Nom : Thierry PELLETIER
Fonction : Directeur général
Société : IMI Hydronic Engineering France

 

Quel est votre rôle actuel?

En tant que dirigeant de la filiale française de IMI Hydronic Engineering, mon équipe et moi contribuons à l’amélioration des installations de génie climatique neuves et existantes au travers de solutions d’équilibrage et de régulation hydraulique (marque IMI-TA), de gestion de la pression de service, de la qualité de l’eau des circuits (marque IMI-PNEUMATEX) et de la régulation thermostatique des radiateurs et des sols chauffants (marque IMI-HEIMEIER). Nous ne produisons ni la chaleur, ni le froid, nous ne la diffusons pas, mais nous « gérons » tout ce qui se passe dans les tuyaux qui relient ces matériels. Notre métier se rapproche des aiguilleurs du ciel de l’aéronautique, à ceci près que nous agissons sur les flux d’eau, et que nos passagers décollent et arrivent à l’heure, sur des pistes propres et bien balisées, dans les meilleures conditions de confort, d’économie et de sécurité.

Quel est le projet le plus intéressant ou l’accomplissement que vous considérez comme le plus important dans votre carrière?

Plus qu’un accomplissement personnel, travailler dans le domaine du génie climatique est passionnant. L’être humain est naturellement économe de ses forces : à l’ombre lorsqu’il fait trop chaud, il cherche à s’abriter quand il fait froid. Nos métiers ont du sens. Nous contribuons chaque jour à l’amélioration des conditions de sécurité, de confort et d’efficacité des femmes et des hommes. Si les solutions mises en œuvre ne sont pas très « visibles », c’est quand elles sont absentes ou en défaut qu’elles se remarquent le plus : arrêt des opérations à l’hôpital, mauvaise conservation des denrées, ou plus simplement une eau trop froide sous la douche, ou encore une insupportable canicule dans son appartement en ville.

Etre efficaces au travail, pouvoir ensuite se reposer et se distraire dans de bonnes conditions, voilà ce que les acteurs du génie climatique réalisent pour la société, dans une chaîne de valeurs qui va de la conception à la mise en service d’installations de plus en plus performantes quant à la consommation d’énergie primaire.

Qu’est-ce qui vous a surpris (ou peut-être vous surprend encore) dans l’HVAC & Réfrigération?

Ce qui me surprend encore aujourd’hui encore, c’est que nous puissions parvenir à des économies d’énergie significatives et mesurables avec des solutions simples et non délocalisables!

Que pensez-vous le plus grand défi pour l’industrie de l’HVAC & Réfrigération?

Notre plus grand défi réside dans la capacité à obtenir en situation réelle, chez l’utilisateur, l’efficacité théorique annoncée par le constructeur de matériel. Le bâtiment consomme 40% de l’énergie totale, nous sommes attendus sur le respect de l’environnement et des économies à l’usage. Lors du remplacement d’un équipement en fin de vie, l’utilisateur attend son retour sur investissement. Or les produits innovants d’aujourd’hui demandent, pour délivrer la performance annoncée, des conditions de fonctionnement de plus en plus précises. Si ces conditions ne sont pas respectées, et qu’après une année de fonctionnement les promesses ne sont pas honorées, ce n’est bon pour personne. Alors soyons pragmatiques : pour que ces produits innovants expriment toutes leurs qualités, il faut une compréhension d’ensemble des interactions entre les composants de l’installation puis une mise en œuvre (mise en service et mise en main) complète et irréprochable. Si les acteurs du génie climatique sont généralement compétents dans leur domaine, le renforcement des exigences en matière d’efficacité énergétique impose une approche holistique de l’installation et donc une compréhension d’ensemble de l’hydraulique de l’installation. Pour résumer, il ne suffit pas de s’acheter un Stradivarius pour bien jouer de la musique : au-delà du talent nécessaire de l’interprète, il faut un archet avec une mèche de qualité et bien accorder son violon pour obtenir la note parfaite.

Parfois, pour une économie de quelques euros sur un accessoire anodin mais pourtant critique ou pour une mise en oeuvre bâcléee, que d’efforts et d’investissements gâchés pour des années ! Si maître d’ouvrage savait…

Avez-vous des prévisions pour l’avenir des systèmes de CVC?

Préserver l’environnement tout en continuant à vivre avec notre époque est une course. Economiser un kWh de plus ou épargner une tonne de CO² supplémentaire deviendra à chaque fois plus difficile. La sophistication des solutions va croître et les utilisateurs demanderont fort justement que les promesses d’économies soient mesurées et tenues. Voilà un défi passionnant à relever.