Les installations de climatisation et de froid commercial et industriel conventionnelles sont connues pour émettre de puissant gaz à effet de serre à tel point qu’il est urgent, aujourd’hui, de produire du froid autrement, notamment avec les solutions de réfrigération écoénergétique. Ce triste constat a conduit à l’élimination des fluides frigorigènes de la famille des CFC (chlorofluorocarbones) et des HCFC (hydrochlorofluorocarbones) et à la limitation des HFC (hydrofluorocarbones). La réglementation en vigueur en Europe veut qu’on les remplace par les fluides frigorigènes naturels dès 2030. L’Europe vise même la neutralité en CO2 en 2050, une démarche visant une forte réduction des émissions de gaz à effet de serre et la compensation des rejets résiduels face à l’urgence climatique.

Les impacts environnementaux des appareils réfrigérants

Les appareils réfrigérants sont systématiquement préchargés en gaz frigorigènes pour pouvoir produire du froid. Or, ces gaz sont des gaz à effet de serre (GES) 10 000 fois plus nocifs que le CO2. Lorsqu’ils sont libérés et s’accumulent dans l’atmosphère, ils bloquent l’évacuation de la chaleur et, par conséquent, aggravent l’effet de serre et détruisent la couche d’ozone. Ils sont l’une des principales causes du réchauffement planétaire et du dérèglement climatique. Leur PRG (Pouvoir de Réchauffement Global) ou GWP, en anglais, est énorme.

À cause de leurs effets extrêmement néfastes sur l’environnement, les CFC et HCFC sont strictement interdits en Europe depuis 2015. Ils ont été remplacés par les HFC. Mais comme les PRG des réfrigérants appartenant à cette dernière famille tournent encore autour de 1000, leur utilisation dans les systèmes de réfrigération est limitée. En 2030, les utilisateurs de ces équipements devront basculer vers une réfrigération écoénergétique, en l’occurrence, des systèmes qui fonctionnent avec les HFO (hydrofluoro-oléfines) et les fluides frigorigènes naturels. L’adoption de ces solutions écologiques fait partie des stratégies menant à la neutralité carbone.

Les alternatives écologiques pour atteindre un bilan environnemental neutre

Les nouvelles obligations concernant le secteur de la réfrigération et de la climatisation préconisent l’usage des fluides frigorigènes plus écologiques. Les fluides de remplacement fortement recommandés sont le dioxyde de carbone et l’ammoniac.

  • Le CO2 ou R744 avec un PRG=1

Le CO2 est le fluide de réfrigération le plus respectueux de l’environnement. On l’utilise de plus en plus sur les installations de froid commercial et industriel. Il a une belle performance de refroidissement et améliore grandement l’efficacité énergétique de ces équipements. C’est une solution de réfrigération réellement écoénergétique pour réduire leur empreinte carbone. En outre, le CO2 ne présente aucun danger pour l’homme en termes de toxicité et d’inflammabilité.

  • Le NH3 ou R717 avec un PRG < 1

L’ammoniac ou NH3 est également un réfrigérant très écologique, sauf qu’il est surtout réservé aux grosses installations de froid. Malgré une performance remarquable dans le refroidissement, ce gaz est toxique pour l’homme.

Les réglementations imposent également des contrôles d’étanchéité réguliers sur les systèmes de réfrigération, la récupération des gaz usagés et les agréments des installateurs et des professionnels chargés de l’entretien des machines.

La neutralité carbone implique la compensation des émissions de GES

La neutralité climatique engage les utilisateurs de systèmes de froid ou de climatisation à viser des émissions nettes nulles. Même si utiliser des systèmes de réfrigération écoénergétique est une belle initiative en faveur de cet objectif, elle ne fera qu’alléger les émissions de GES. Il faut, d’ailleurs, quantifier les rejets de CO2 en ce sens. Il convient de compenser les rejets restants par d’autres moyens pour équilibrer les émissions et l’absorption du carbone. Deux solutions s’offrent, alors, aux principaux concernés :

  • La séquestration carbone par les puits carbone

Les puits de carbone sont les éléments comme les forêts, les prairies, le sol, les océans, etc. Ils n’émettent que très peu de carbone, mais en absorbent en grande quantité. Ils séquestrent le CO2 contenu dans l’atmosphère. Ce sont des moyens efficaces pour compenser les émissions de GES des systèmes de froid. On peut également procéder à la capture et au stockage du CO2 en vue d’une réutilisation.

  • L’investissement dans des projets à faible émission de carbone

Faute de réduire à néant les émissions de GES, on investit dans les projets favorables à l’environnement ailleurs pour les compenser. On peut, par exemple, financer des projets de recherche sur les énergies renouvelables ou les innovations et les technologies vertes ou encore investir dans l’efficacité énergétique, etc.

Bref, la réfrigération écoénergétique et la compensation carbone vont de pair pour parvenir au bilan de zéro émission de gaz à effet de serre. Les règles et les pratiques dans ce domaine évoluent, d’où la nécessité de se tenir informé et de se conformer à ces nouvelles exigences.