Le groupe français Groupe Atlantic, leader national de la pompe à chaleur, pourrait prochainement passer sous contrôle étranger. Un accord a été signé pour une prise de participation majoritaire par Paloma Rheem Holdings, consortium nippo-américain issu du rapprochement entre les groupes japonais Paloma et Fujitsu General et l’américain Rheem. Cette opération, valorisée à plus de 3 milliards d’euros, soulève d’importants enjeux de souveraineté énergétique et suscite une attention particulière de Bercy, compte tenu du rôle central des pompes à chaleur dans la transition énergétique française.

L’acquisition envisagée devra obligatoirement obtenir l’autorisation préalable du ministère de l’Économie, dans le cadre du contrôle des investissements étrangers en France. Ce processus vise à préserver les intérêts stratégiques du pays, notamment dans le secteur de la fourniture d’énergie. Le ministre de l’Économie, Roland Lescure, a exprimé sa fermeté, affirmant que seule une stratégie de développement industrielle serait tolérée, écartant toute perspective de démantèlement ou de recherche de profit à court terme. De son côté, la CGT a rappelé les déboires récents liés à des reprises d’entreprises jugées fragiles, critiquant la passivité de l’État.

Avec un chiffre d’affaires de près de 3 milliards d’euros et 12 000 salariés, Groupe Atlantic représente un acteur industriel majeur. Présente dans plus de 30 pays à travers ses 31 sites de production, la société entretient des liens commerciaux historiques avec les entités de Paloma Rheem. Une partie de ses actionnaires familiaux devrait rester au capital. Selon son président du directoire, Damien Carroz, ce rapprochement offrirait les moyens de renforcer la compétitivité de l’entreprise face à une concurrence internationale, notamment asiatique, de plus en plus agressive. La finalisation de l’opération est envisagée pour la mi-2026.