La Ville de Paris a tranché : à l’issue d’une procédure de consultation de plus de deux ans, Dalkia, filiale d’EDF, a été choisie pour reprendre l’exploitation du réseau de chaleur urbain de la capitale à partir de 2027. Cette décision met fin à près de cent ans de gestion assurée par la Compagnie parisienne de chauffage urbain (CPCU), contrôlée par Engie. Ce contrat, l’un des plus importants du secteur énergétique en France, est estimé à 15 milliards d’euros sur 25 ans. Alimentant près d’un million de personnes à Paris et dans seize communes limitrophes, le réseau est l’un des plus vastes d’Europe, s’étendant sur plus de 500 kilomètres.

L’offre retenue a été portée par un consortium réunissant Dalkia, Eiffage et RATP Solutions Ville. Elle repose sur un projet ambitieux de décarbonation du mix énergétique, avec pour objectif d’atteindre 76 % d’énergies renouvelables d’ici à 2034, contre 50 % actuellement. À terme, Dalkia vise une couverture à 100 % par des sources renouvelables à l’horizon 2050, en s’appuyant notamment sur la géothermie et les combustibles de récupération. Un investissement de 3,4 milliards d’euros est prévu pour concrétiser cette transition, qui permettra également de raccorder 200 000 logements supplémentaires, facilitant ainsi l’abandon du gaz ou du fioul.

Dès 2027, près de sept usagers sur dix devraient bénéficier d’une baisse tarifaire, avec un prix moyen inférieur de 16 % à celui du gaz, selon la mairie. Ce projet suscite néanmoins des critiques, certains élus dénonçant le calendrier de l’annonce, jugé électoraliste à quelques mois des municipales. La décision doit encore être validée formellement par le Conseil de Paris lors de sa session de décembre. Engie, évincé, recevra une indemnité de 3 millions d’euros, mais n’a pas encore précisé s’il contestera ce choix.