En 2024, le marché français des pompes à chaleur (PAC) a connu une chute brutale de près de 12 %, avec moins de 1,2 million d’unités vendues. Le segment air/eau, pilier de l’industrie nationale, a vu ses ventes s’effondrer de 40 %, plombé par la crise du logement neuf, l’atonie du marché de la rénovation et l’instabilité des aides publiques. L’année 2025 s’annonce comme une période de transition avant une reprise espérée en 2026, selon une étude Xerfi. Mais l’objectif gouvernemental d’un million de PAC produites par an d’ici 2027 semble désormais hors d’atteinte, la production actuelle ne dépassant pas 350 000 unités.
Dans ce contexte tendu, la concurrence asiatique se renforce. Des groupes comme Daikin, Mitsubishi ou Midea détiennent entre 30 et 40 % du marché français. Ils ont massivement investi dans des usines en Europe de l’Est, anticipant une montée du protectionnisme européen. Pendant ce temps, la réindustrialisation française reste timide, et certains industriels, comme BDR Thermea, envisagent même de cesser leur production sur le territoire. Pourtant, la RE 2020, entrée en vigueur en 2025 pour les bâtiments collectifs et tertiaires, offre de nouvelles opportunités, en remplaçant progressivement les chaudières au gaz par des PAC.
Pour l’immobilier, les répercussions sont immédiates. Dans le neuf, le ralentissement des chantiers freine l’application de la RE 2020. Côté rénovation, les aides incertaines découragent les propriétaires. Cette double contrainte ralentit la transition énergétique du parc immobilier français, alors même que la demande pour des logements plus performants ne cesse de croître.