Alors que les objectifs de décarbonation du chauffage résidentiel s’intensifient, les pompes à chaleur (PAC) s’imposent comme une alternative crédible aux chaudières à énergie fossile. Représentant déjà un quart du marché avec 4 millions de logements équipés, leur part pourrait doubler voire tripler d’ici 2035, selon RTE. Poussées par des aides publiques comme MaPrimeRénov et un cadre réglementaire favorable, les PAC sont perçues comme un levier essentiel pour réduire les émissions. Une récente enquête menée en Occitanie par l’UFE et l’AFPAC révèle que 97 % des utilisateurs constatent une réduction de leur facture énergétique, bien que les économies réalisées varient fortement d’un foyer à l’autre. Ces résultats, toutefois, ne tiennent pas compte du coût initial d’acquisition.
Sur le plan technique, les données publiées par l’Ademe confirment l’efficacité des PAC, notamment air/eau, dont les rendements (COP) mesurés oscillent entre 1,8 et 4,5, avec une moyenne de 2,9. Ces systèmes peuvent remplacer les chaudières à eau chaude au gaz ou au fioul. Néanmoins, un tiers des équipements testés affichent un COP inférieur à 2,5, particulièrement dans les régions les plus froides, où les performances chutent en moyenne de 30 %. Cette variabilité souligne l’importance de la qualité de l’installation, du réglage des équipements et de la formation des professionnels, enjeux cruciaux pour garantir la rentabilité et la durabilité des PAC. Le bon dimensionnement des radiateurs et le réglage adéquat de la loi d’eau sont notamment deux points clés.
Les PAC géothermiques, bien que plus complexes à installer, offrent des performances supérieures, avec un COP moyen de 4,1. Elles présentent également l’avantage d’être moins sensibles aux variations climatiques et de permettre un rafraîchissement passif en été. Quant aux PAC air/air, majoritaires sur le marché (71 % des ventes), elles ont permis de réduire de moitié la consommation électrique de chauffage dans l’échantillon étudié. L’Ademe insiste toutefois sur l’importance d’une bonne isolation des bâtiments pour maximiser l’efficacité des PAC, prolonger leur durée de vie et limiter la sollicitation du réseau électrique en hiver.

