À compter du 1er janvier 2026, les aides MaPrimeRénov’ pour l’installation de chaudières biomasse en opération dite « monogeste » seront supprimées. Cette décision, confirmée par un arrêté gouvernemental, provoque l’incompréhension de la filière bois-énergie. Jusqu’à présent, ces aides permettaient aux ménages de bénéficier jusqu’à 10 000 euros de subvention, un levier financier majeur pour l’équipement en chaudières bois haute performance. Désormais, seules les rénovations globales bénéficieront d’un soutien, tandis que les poêles à bois restent éligibles. Cette réorientation brutale soulève de vives inquiétudes dans un secteur qui réalisait 75 % de ses installations grâce à ces aides publiques.
Cette mesure entraîne des répercussions économiques et sociales d’une ampleur significative. La suppression de ce dispositif met en péril quelque 50 000 emplois non délocalisables répartis dans les territoires, des usines aux exploitations forestières. En parallèle, les ménages modestes voient leur reste à charge s’alourdir considérablement : les Certificats d’Économie d’Énergie (CEE), dont le montant avoisine seulement 1 000 euros, ne suffisent plus à amortir le coût d’une chaudière bois, rendant l’investissement inaccessible pour de nombreux foyers. Le risque est donc double : un frein massif à la transition énergétique et une perte directe de pouvoir d’achat.
Le gouvernement invoque des impératifs budgétaires et une inquiétude sur la disponibilité du bois, des arguments que les professionnels jugent infondés. Pour eux, cette décision illustre une orientation excessive en faveur du tout-électrique, en particulier des pompes à chaleur, au détriment d’une solution locale, renouvelable et peu sollicitante pour le réseau hivernal. D’ici fin 2025, les acteurs du secteur entendent convaincre les autorités de revenir sur cette décision, soulignant l’importance stratégique des chaudières biomasse dans la décarbonation du parc résidentiel.










