Des chercheurs de l’Université de Berkeley ont développé une technique de refroidissement innovante, jugée à la fois plus respectueuse de l’environnement et plus sûre que les méthodes conventionnelles utilisées dans les réfrigérateurs actuels. Testée en 2023, cette approche pourrait marquer un tournant dans les systèmes de réfrigération domestiques en intégrant un procédé alternatif aux fluides frigorigènes traditionnels, notoirement nocifs pour la planète.

Contrairement aux systèmes actuels fondés sur le changement d’état de gaz réfrigérants, cette nouvelle technologie repose sur l’utilisation de carbonate d’éthylène combiné à un sel à base de sodium et d’iode. En soumettant ce matériau à une impulsion électrique de moins d’un volt, les ions se déplacent, entraînant sa fusion et l’absorption de chaleur ambiante. Lors du retour à l’état solide, cette chaleur est restituée. Ce mécanisme, appelé cycle ionocalorique, a permis un changement de température atteignant 25°C, une performance inédite pour un système de ce type.

Selon Ravi Prasher, responsable de l’étude, les premières données recueillies démontrent une efficacité énergétique, un coût maîtrisé et un impact environnemental très faible. Le carbonate d’éthylène peut en effet être synthétisé à partir de dioxyde de carbone recyclé, ce qui rend potentiellement son empreinte carbone nulle, voire négative. Cette technologie s’inscrit dans les efforts mondiaux pour limiter les émissions de HFC, substances polluantes visées par l’accord de Kigali. Signé par 138 États, ce dernier ambitionne une réduction de 80 % de ces rejets dans l’atmosphère d’ici les 25 prochaines années.