Mise au point par une start-up spécialiste des piles à combustible, H2SYS, et la fédération de recherche autour de l’hydrogène, FC Lab, deux entités de Belfort, ROAD est la première semi-remorque frigorifique au monde à fonctionner à l’hydrogène.

Selon l’illustration du directeur du FC Lab, Daniel Hissel, les camions frigorifiques génèrent les 10 % des émissions de gaz à effet de serre aux États-Unis.

Un camion frigorifique classique dispose de 2 moteurs diesels, dont l’un assure le maintien de la température de la remorque (25 °C pour les produits surgelés et 20 °C pour certains médicaments), et l’autre permet au camion d’avancer. Quant à ROAD, le moteur dédié à la remorque tourne à l’aide d’une pile à combustible alimentée par de l’hydrogène, ne rejetant que de la vapeur d’eau, donc propre.

La technologie de piles à combustible a existé depuis deux siècles. Parvenir à l’adapter aux camions, la faire durer dans le temps et offrir un rendement qui va au-delà de ce qui est visible avec des moteurs diesel relève d’un véritable exploit technologique. Une prouesse que le géant normand de la fabrication de camions frigorifiques, Chéreau, a réussi à entreprendre.

Chéreau a voulu concevoir une semi-remorque d’un nouveau genre : allégement, aérodynamisme du camion, nouvel isolant, etc. et un nouveau système pour produire de l’énergie. FC Lab développe le concept et le système de commande et œuvre sur la pile à combustible pour l’obtention d’un rendement maximal. Quant à la start-up H2SYS, cette dernière fournit les batteries le système de stockage de l’hydrogène ainsi que les piles.

L’usage de plusieurs piles à combustible constitue une avancée majeure dans cette réalisation. FC Lab a déjà utilisé les piles à combustible depuis de nombreuses années, mais grâce à la thèse réalisée par Neigel Marx sur le sujet, celles-ci ont pris une toute nouvelle dimension. À noter que Neigel Marx était le chef de projet de ROAD.

Selon les explications de Daniel Hissel, cette technologie permet à FC Lab de devenir plus économique et devrait lui permettre de devenir plus compétitif, quant aux prix par rapport au diesel, afin de pouvoir réellement développer l’hydrogène à l’échelle mondiale.