Tel est le slogan provocant par lequel le député Jean-Yves le Déaut et le sénateur Marcel Deneux, tous deux membres de l’OPECST (Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques), dénoncent l’orientation des aides dans les projets de rénovation globaux. Selon eux, la réglementation actuelle ne favorise pas les innovations en matière d’économie d’énergie dans le bâtiment.

Après avoir auditionné plus de 170 professionnels et étudié les contours de la question sur plus d’une année, ils en sont arrivés à d’amères conclusions qui placent l’administration centrale dans le rôle d’épouvantail. Ils la dépeignent comme opaque, trop centralisée et « vivant dans la complexité ». À partir de plusieurs cas connus comme l’affaire des titres V (ensemble des articles qui regroupent les cas particuliers de l’application de la RT 2012), ils estiment que le fonctionnement actuel de l’administration et de ses organes n’est propice ni à la célérité, ni à l’efficacité.

Malgré le travail accompli sur le calcul de la réglementation thermique 2012 et publié en 1377 pages au Journal Officiel, les protagonistes ne sont pas convaincus de l’intégration des processus innovants. Ils soulignent plusieurs faiblesses de ces outils :

  • Les gaz à effet de serre n’ont pas été pris en compte, pas plus que la gestion active de l’énergie ;
  • Il en a été de même pour la géothermie, les capteurs solaires thermiques et la ventilation double-flux ;
  • Le recours aux énergies renouvelables n’a pas été suffisamment relevé.

La source de ces mauvaises estimations et erreurs de calcul est clairement pointée du doigt : le Centre Scientifique et Technique du Bâtiment (CSTB) aux techniques inutilement longues et onéreuses. MM. Le Déaut et Deneux dénoncent le flou qui entoure les méthodes de travail du CSTB qui ne peut, selon eux, être juge et partie.

Ils recommandent donc que son rôle se limite à élaborer des normes et que leur vérification soit confiée à un organe tiers à créer, juridiquement indépendant. Ils formulent aussi de nombreuses autres propositions dont l’aboutissement serait de trouver un équilibre entre l’isolation du bâtiment et sa ventilation.