Les bailleurs sociaux accélèrent la transition énergétique de leur parc immobilier en programmant l’élimination totale des chaudières au fioul d’ici 2027. Bien que leur installation soit interdite depuis juillet 2022, cette démarche dépasse les exigences légales. Selon les données publiées par l’Autorité nationale de contrôle du logement social (Ancols), cette énergie fossile, aujourd’hui présente dans moins de 1 % des logements sociaux, sera complètement écartée, sauf exceptions liées à des situations géographiques particulières. Le gaz, encore majoritaire avec 55 % des logements équipés, est également concerné par une stratégie de réduction progressive.

Cette initiative s’inscrit dans le cadre de la Stratégie nationale bas carbone (SNBC), qui fixe un objectif de 350 000 remplacements annuels de chaudières au gaz par des systèmes de chauffage décarbonés à l’échelle nationale. En adaptant cette ambition au parc social, cela représente environ 85 000 logements concernés chaque année. À ce jour, les bailleurs semblent alignés avec cette trajectoire : l’Ancols estime qu’ils atteindront 76 % de cet objectif à l’horizon 2025, sur la base des travaux déclarés entre 2018 et 2023, et des chantiers programmés pour les années suivantes.

Jusqu’ici, les opérations engagées relevaient principalement d’un simple renouvellement d’équipement. Entre 2018 et 2023, plus de 100 000 logements ont été concernés chaque année, mais seuls 3,2 % ont changé de source d’énergie. Ce rythme devrait toutefois s’intensifier dès 2025, avec 200 000 interventions annuelles prévues, dont près de la moitié visant à modifier le mode de chauffage. Les raccordements à des réseaux de chaleur, qui alimentent déjà 20 % des logements sociaux, restent majoritaires, tandis que les chauffages électriques et les pompes à chaleur, encore peu représentés, devraient connaître une forte progression.