Le projet de climatisation à l’eau de mer du CHU de La Réunion, tant attendu, se concrétise enfin. Après dix ans d’études et de négociations, les autorisations ont été signées fin 2022 et grâce à un financement important de l’Ademe, le projet devrait être opérationnel en 2025.

L’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe) a approuvé une aide de 23,6 millions d’euros pour financer un projet initié en 2012 par l’Ademe, le CHU Sud Réunion et EDF. Ce projet permettra d’alimenter en froid l’hôpital de Saint-Pierre, à La Réunion, à partir d’une conduite d’aspiration de 8,5 kilomètres de long à une profondeur de 1 150 mètres. Cette solution devrait permettre de réduire d’un tiers la facture d’électricité de l’hôpital et d’atteindre un taux d’efficacité énergétique (EER) de 26,6, contre 3,2 pour le système actuel.

Cependant, cette technologie n’est pas encore financièrement rentable sans soutien public, ce qui a entraîné des retards dans les projets de l’UE à la Réunion et en Guadeloupe. La programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) révisée vise désormais un total de 18 GWh/an d’économies d’électricité d’ici 2028, dont 9 GWh/an grâce au projet de Saint-Pierre.

Outre les projets en eaux profondes, les projets de thalassothermie ou de boucle d’eau tempérée sont en cours de développement. Cette solution utilise des pompes à chaleur pour puiser de l’eau froide dans des lacs ou de l’eau de mer peu profonde et refroidir le circuit, comme on l’a vu à Genève et à Marseille. Cette technologie offre une alternative viable aux projets en eau profonde dans les zones moins propices.