MONDE – L’UNEP (United Nations Environment Program – Programme des Nations Unies pour l’Environnement) a organisé ce 30 juillet un wébinaire afin de promouvoir l’approvisionnement public durable. Il y a notamment été question de la nécessité pour les pays en développement de se passer des HFCs (HydroFluoroCarbures) dans le processus d’éliminer les HCFCs (HydroChloroFluoroCarbures). L’Environmental Protection Agency américaine (Agence pour la protection de l’environnement) en a profité pour faire part de ses avancées dans la promotion des frigorigènes naturels, notamment au sein du ministère américain de la défense (DoD).

Farid Yaker, l’administrateur du programme de la Division Technologie, Industrie et Économie de l’UNEP, a introduit le concept d’achats publics durables. Il a expliqué que « l’approvisionnement durable est un processus par lequel les organisations peuvent répondre à leurs besoins en biens, services, travaux et services publics de façon à rentabiliser l’argent à l’échelle d’une vie – y compris le coût pour la société, l’économie et l’environnement ». M. Yaker a poursuivi en déclarant que « le prix initial le plus élevé du produit écologique est largement contrebalancé par l’utilisation beaucoup plus faible et les coûts d’élimination des produits « écologiques ». »

F. Yaker note que ce concept avait gagné la reconnaissance qu’il méritait à juste titre. Il était l’un des six programmes qui ont été inclus dans le cadre de 10 ans de consommation et de production durables (10YFP), programme qui avait déjà été adopté à la Conférence Rio +20 en juin 2012.

Surmonter les HFC : les bénéfices environnementaux du protocole de Montréal pourraient être mis à mal

Atul Bagai, Coordonateur régional principal de l’UNEP pour le Programme d’aide à la Conformité en Asie et dans le Pacifique, a eu l’occasion de discuter le rôle de l’approvisionnement durable en ce qui concerne les implications du Protocole de Montréal. M. Bagai a commencé par donner une brève introduction au Protocole de Montréal, vantant ses vertus, notant qu’il prévoyait l’élimination complète du CFC en 2010 et qu’il y avait été convenu d’accélérer l’élimination des HCFC jusqu’à 2030 ; les premiers résultats de l’avancée de cette élimination devraient nous parvenir sous la forme d’une réduction de 10% sur les objectifs de gel attendu cette année par rapport à 2013.

Cependant, M. Bagai a tenté de réfréner un sentiment de complaisance, précisant qu’« une croissance incontrôlée des émissions de HFC prendra une part de 7 à 19 % des émissions de CO2 en 2050, selon les rapports du groupe d’experts intergouvernemental sur les changements climatiques ». M. Bagai a encore développé sur ce que cette augmentation des émissions de HFC signifierait en annonçant : « Par conséquent, la croissance incontrôlée des HFC pourrait contrebalancé les avantages climatiques obtenus par le Protocole de Montréal. »

M. Bagai a souligné que l’industrie ne pouvait pas se permettre d’avancer à reculons et qu’il était essentiel d’outrepasser les HFC dans le processus d’élimination des HCFC. M. Bagai a proposé que cela puisse être réalisé en intégrant les normes et les écolabels soulignant que ces produits qui ont zéro GWP (Global Warming Potential – Potentiel de Réchauffement Climatique), en remplaçant les systèmes HVAC & R avec des alternatives respectueuses et économes en énergie., mais aussi en mettant en avant des alternatives aux HFC respectueuses du climat et de l’environnement à travers des politiques d’approvisionnement écologique, notamment grâce à un accord environnemental multi-niveaux.

Pour clarifier ce dernier point, M. Bagai a expliqué comment l’UNEP cherchait à promouvoir l’approvisionnement public en alternatives aux HFC respectueuses du climat en Asie-Pacifique. Une conférence a eu lieu en Corée en mars 2015, organisée dans le cadre du partenariat de subvention de l’UNEP-USEPA, visant à favoriser le dialogue entre les acheteurs publics et les agences de l’ozone en Asie-Pacifique. Elle a été organisée dans le but de développer la capacité d’intégrer des alternatives aux HFC à GWP élevé dans les activités d’approvisionnement des marchés publics.

Les conclusions de la conférence étaient que, malheureusement, les substances appauvrissant l’ozone (Ozone Depleting Substances) étaient encore utilisées couramment dans les bâtiments publics et privés et que la plupart des pays en Asie-Pacifique n’avaient pas de système de suivi de ce type d’émissions. Ces résultats pourraient être partiellement expliqués par un manque d’information évidente que M. Bagai a noté : « La plupart des responsables de l’ozone et de l’approvisionnement ne disposent pas d’information sur les émissions de HFC et de gaz à effet de serre ». M. Bagai a annoncé que la seule façon de contrer ce manque d’information était de renforcer la volonté politique de promotion de l’approvisionnement durable. Il est également nécessaire d’encourager l’écoétiquetage pour les technologies efficaces respectueuses de l’environnement et énergétiquement efficaces, ce qui faciliterait l’identification et l’acquisition de produits écologiques pour le secteur public.

Les États-Unis face à leurs responsabilités

Drusilla Hufford, directrice de la Division de la protection stratosphérique au Bureau des programmes atmosphériques de l’agence américaine pour la protection environnementale (EPA) a également profité de l’occasion pour donner un aperçu de ce que les États-Unis sont en train de faire pour réduire les émissions de HFC. Mme Hufford a ouvert son exposé en soulignant les domaines de l’utilisation des ODS et des HFC : climatisation des véhicules et des bâtiments, réfrigération commerciale et domestique.

Mme Hufford a cité l’exemple du Département américain de la Défense comme une étude de cas montrant comment les États-Unis prennent leurs responsabilités. Le ministère de la défense met donc en place des changements dans divers secteurs : les refroidisseurs à absorption sur les sites de cogénération, le suivi de l’utilisation de CO2 dans la climatisation mobile pour les véhicules tactiques et l’utilisation d’un CO2 transcritique et d’un système en cascade NH3/ CO2 dans certaines institutions.