MONDE – Une récente étude réalisée par les chercheurs Boris Kingma et Wouten van Marken Lichtenbelt et publiée dans la revue Nature suggère qu’un préjugé sexiste existe lorsque les entreprises calculent le confort thermique des occupants de la maison. L’étude pourrait avoir de lourdes conséquences pour l’industrie HVAC.

L’étude indique que les règlements de climat intérieur sont basés sur un modèle empirique de confort thermique qui a été développé dans les années 1960. L’une des principales variables, le taux métabolique, est basée sur celui d’un homme moyen et pourrait surestimer le taux métabolique d’une femme jusqu’à 35%. Cet écart pourrait donc mener les bâtiments, lorsqu’ils sont conçus pour le confort des femmes, à n’être pas efficaces énergétiquement. L’étude utilise une analyse biophysique pour illustrer l’effet du mauvais calcul du taux métabolique sur la demande thermique des femmes. L’étude prône que, puisqu’on met aujourd’hui l’accent sur la conception de bâtiments économes en énergie, le climat intérieur doit être adapté à tous les occupants, sans quoi ceux-ci pourraient adapter leurs comportement pour optimiser leur confort, et donc annuler les effets des conceptions économes en énergie.

L’étude indique qu’en général, les femmes préfèrent les températures plus chaudes à la maison ou au travail (les hommes optent pour une température moyenne de 22 °C tandis que les femmes choisissent 23 °C). L’étude indique également que la conception thermique des bâtiments est basée sur le taux métabolique et l’isolation des vêtements, avec le taux métabolique étant généralement le taux métabolique d’un jeune homme actif. Les résultats de l’étude montrent que la conception du bâtiment doit prendre en compte le sexe et l’âge de ses occupants, puisque les taux métaboliques des femmes et des personnes âgées peuvent varier grandement de ceux d’un homme sain, standard et actif.

Les conclusions du rapport soulignent qu’une représentation exacte de la demande thermique de tous les occupants conduit à des prévisions de consommation d’énergie exactes et à des économies d’énergie réelles. Le rapport indique également que le comportement des occupants contribue à 80 % de la variation de la consommation d’énergie. Si les concepteurs utilisent des taux métaboliques plus précis dans leurs calculs de confort thermique initiaux, le comportement des occupants peut être prédit plus facilement.