Monde – Gina McCarthy, l’administratrice de l’agence américaine de protection environnementale (Environmental Protection Agency) a marqué la rencontre internationale des parties au Protocole de Montréal, à Dubai, en écrivant un article dans le Guardian. Elle y expose la position officielle du gouvernement américain sur le changement climatique et sa détermination à amener à un meilleur traitement de la pollution aux émissions HFC à travers le monde. Dans cet article, intitulé « Les gaz à effets de serre ne devraient pas avoir de place dans nos systèmes de climatisation », Gina McCarthy expose que la fragile couche d’ozone devrait se rétablir d’ici 2050, mais que cette avancée était due au remplacement des substances dangereuses pour la couche d’ozone (ODS) par des HydroFluoroCarbures (HFC), dont on sait maintenant qu’ils sont extrêmement nocifs pour l’environnement.

L’article montre que la climatisation, la réfrigération ou l’isolation sont des secteurs qui utilisent des HFC fabriqués en usine, qui sont des gaz à effet de serre bien plus dangereux pour le système climatique que le dioxyde de carbone, et dont l’utilisation augmente chaque année.

Gina McCarthy note que c’est le Protocole de Montréal, considéré comme étant l’un des traités environnementaux les plus réussis, qui a mené à l’utilisation de HFC pour remplacer les substances dangereuses pour la couche d’ozone, et que l’administration Obama comptait sur la rencontre de Dubai cette année pour encourager l’industrie HVAC à réduire les émissions de HFC. Elle a ajouté que l’agence américaine pour la protection environnementale (EPA) avait étendu la liste des alternatives sûres aux HFC, et interdit ceux-ci de certains usages dans les secteurs de la réfrigération, de la climatisation, de la mousse et des aérosols, pour lesquels des alternatives sont disponibles : hydrofluoroléfine (HFO), hydrocarbures ou d’autres mélanges moins polluants.

L’article souligne aussi les actions commencées par l’industrie HVAC, et révèle que plus de 20 dirigeants du secteur se sont, en 2014 et 2015, engagés à réduire l’utilisation et les émissions de HFC en incorporant des technologies respectueuses du climat dans leurs climatiseurs, réfrigérateurs, mousses et autres produits. Gina McCarthy estime ainsi que les engagements du gouvernement et du secteur privé devraient permettre de réduire la consommation cumulée globale de ces gaz à effet de serre de l’équivalent d’un milliard de tonnes métriques de CO2 d’ici à 2025 : l’équivalent du retrait de 210 millions de véhicules de tourisme de la route pendant un an.

L’agence américaine pour la protection environnementale suggère de remplacer les HFC avec de nouvelles technologies, comme des mousses créées à l’aide de HFO, de formiate de méthyle, du CO2 transcritique ou d’alternatives anciennes nouvellement optimisées comme l’eau, l’ammoniac et les hydrocarbures. L’article annonce l’intention des Etats-Unis d’amender le Protocole de Montréal pour intégrer les nouvelles solutions disponibles, et annonce que la diminution de la production et de la consommation d’HFC dans le monde permettrait d’éviter un réchauffement d’un demi degré celsius d’ici à la fin du siècle.